les Echos executives

Tendance Ateliers de méditation et de sophrologie, séances de taï-chi, salles de sport, espaces détente, les entreprises ne manquent pas d'imagination pour tout à la fois améliorer le bien-être et la productivité de leurs salariés.
Au travail aussi, l'enfer peut être les autres… Pour preuve, l'Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail estime que 50 % à 60 % des absences seraient dues au stress. Le bruit, la fatigue, les sensibilités de chacun peuvent en effet générer des tensions et une baisse de productivité. De quoi faire réfléchir les entreprises quant aux bienfaits de la sieste, du sport, de la méditation en pleine conscience, de la sophrologie ou encore de séances de taï-chi. Qu'importe d'ailleurs la pratique, l'essentiel est que les salariés puissent pleinement se ressourcer. Problème : l'employeur est souvent réticent à ce que ces moments soient pris sur le temps de travail et à sa charge. C'est là où le bât blesse.
Connecter corps et esprit
Les états d'esprit commencent toutefois à évoluer. « L'idée par le biais de formations et d'ateliers est de donner des techniques à reproduire dès que le salarié en ressent le besoin », explique Laurence Roux-Fouillet, auteur de l'ouvrage « La sophrologie au travail ». Cette pratique s'adapte facilement aux contraintes de temps et d'espace de l'entreprise. Elle constitue un bon moyen de connecter le corps avec l'esprit. Sur ce terrain, Sodexo et Maif proposent aux salariés volontaires des ateliers de méditation en pleine conscience durant plusieurs mois. « La méditation est une pratique et non un outil. Les conditions doivent être réunies pour qu'elle soit transformative, c'est-à-dire pour que les salariés vivent un changement et retrouvent un espace de confort », précise Thomas E. Gérard, formateur mindfulness et dynamiques collaboratives. Chez Google, Chade-Meng Tan alias « Jolly Good Fellow » (bon camarade) parle du nécessaire « entretien de son outil de travail », l'esprit en l'occurrence. « Il serait dommage de se priver de quelque chose de bénéfique et gratuit, qui ne nécessite ni de s'enfermer dans un lieu spécifique ni de prendre des dispositions drastiques », insiste l'auteur de « Connectez-vous à vous-même » (Belfond).
Suer pour la cohésion d'équipe
L'utilisation d'une salle de sport peut aussi permettre une meilleure cohésion sociale. Mais, en France, seuls 16 % des salariés qui pratiquent une activité physique le font en entreprise. Dans son immeuble Colisée de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, PSA Peugeot Citroën dispose ainsi de 700 mètres carrés avec squash et piscine. Tandis que d'autres entreprises font le choix de partager la salle de sport Capital 8. Cet immeuble de bureaux en plein coeur de Paris joue la carte du luxe avec un équipement fitness dernier cri au service des salariés de Rothschild, Marionnaud et Eurazeo qui peuvent ainsi suer dans les meilleures conditions.
S'accorder une microsieste réparatrice
Mais le bien-être réside tout simplement aussi dans… le repos. « Les entreprises sont de plus en plus prêtes à travailler sur les troubles du sommeil », constate Laurence Roux-Fouillet. La sieste serait-elle en passe d'être autorisée ? « Il peut s'agir, par exemple, de la création d'une salle de repos ou de sieste, dédiée à la microsieste entre 15 et 20 minutes », indiquait le rapport de 2016 du think tank Terra Nova, qui incitait à l'organisation d'un temps de récupération pendant la journée de travail. Un choix qu'a fait Renault. Depuis 2015, les 1.200 salariés du site du Plessis-Robinson ont accès à sept cabines avec un lit chacune et la possibilité de choisir la luminosité. La durée de la sieste y est toutefois chronométrée - pas plus de 20 minutes. D'autres entreprises, d'une taille plus modeste, s'y sont mises également. Léa Nature, PME de 450 salariés, s'est dotée d'une salle zen, avec quatre transats, des matelas, lumière tamisée et musique douce. Et prend en compte les pauses dans le temps de travail. Ce temps de repos augmente la créativité et la productivité - de 35 %, selon une étude de la Nasa -, accroît les capacités d'apprentissage et réduit les risques d'accidents de la circulation ou du travail. Il reste néanmoins difficile de se laisser un peu aller devant ses collègues et ses supérieurs hiérarchiques.
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