Châteaux du Pays cathare
Châteaux forts français
L'expression « châteaux du Pays cathare » désigne un ensemble de châteaux situés dans une région où le catharisme s'est développé. Cependant la plupart des châteaux appelés « cathares » n'ont pas de rapport avec l'histoire de l'hérésie dualiste du xiie siècle en Occitanie.
Châteaux cathares est une désignation utilisée par le tourisme contemporain (à l'instar de la marque déposée Pays cathare) pour désigner, de manière arbitraire, la série de forteresses bâties par le roi de France sur la frontière sud de ses domaines à l'issue de la croisade contre les albigeois. Quelques-uns de ces sites avaient connu, antérieurement à la période royale, un habitat villageois de type castral susceptible d'avoir abrité des cathares, rasé lors de l'érection des citadelles. Plus strictement, il faudrait parler de châteaux du Pays cathare. Les organismes officiels comme le Conseil départemental de l'Aude ou le Comité départemental du Tourisme de l'Aude n'utilisent jamais cette dénomination impropre de « châteaux cathares », mais bien celle de « châteaux du Pays cathare ».
Lastours;
Sommaire
Les vrais « châteaux cathares » : les castrumsModifier
En Languedoc, les seuls vrais « châteaux cathares » furent les bourgades fortifiées (castrum) de Laurac, Les Cassès, Fanjeaux, Mas-Saintes-Puelles, Lastours-Cabaret, Montségur, Termes ou Puilaurens qui furent cependant des castrums avant d'être rasés et de devenir des citadelles royales, et deux castrums anciens le Château de Miramont en Aude et celui de Miramont en Ariège qui fut rasé en 1247 pour avoir abrité des Parfaits et ne fut jamais reconstruit. La commune de Penne-d'Agenais abrite également les ruines d'un château, la ville ayant été la principale place forte de l'Agenais pendant la croisade des Albigeois. Il y avait en effet en 1209 quatre évêques cathares, à Albi, Carcassonne, Toulouse et Agen.
La légende des architectes et bâtisseurs cathares n'est qu'un dernier avatar du mythe de Montségur. Les seuls monuments témoins des événements de la première moitié du xiiie siècle (et donc les seuls qui pourraient prétendre au qualificatif de « cathares » bien que l'Église cathare n'ait jamais rien construit) sont de petits châteaux, souvent totalement ignorés du public (castrum de Roquefort, dans la Montagne Noire), et dont les maigres vestiges sont à l'écart des grandes routes touristiques (à l'image des vestiges du château de Niort à Niort-de-Sault).
Les citadelles royalesModifier
Le château de Queribus.
Après l'échec de la tentative de reconquête de Carcassonne par le vicomte Trencavel en 1240, la cité de Carcassonne fut considérablement renforcée par le pouvoir royal français, nouveau maître du territoire. Ce dernier rasa des petits castrums dans les Corbières et y érigea des citadelles pour garder la frontière avec la couronne d'Aragon.
Ces cinq châteaux furent alors nommés les cinq fils de Carcassonne :
Château d'Aguilar ;Château de Peyrepertuse ;Château de Puilaurens ;Château de Quéribus ;Château de Termes.
Ces cinq forteresses résistèrent aux différents assauts menés par l'armée aragonaise. Le système de défense royal est basé sur un pivot logistique puissant que sont les cinq fils de Carcassonne et sur des châteaux dispersés sur la ligne de front. Ces châteaux de guet, disposés sur la ligne de crête, étaient déjà occupés par les défenseurs des cathares du fait de leur position stratégique.
L'abandon des citadellesModifier
En 1659, Louis XIV signa avec le royaume d'Espagne le traité des Pyrénées, scellé par son mariage avec l'infante Marie Thérèse. Ce traité modifia les frontières en donnant le Roussillon à la France. La frontière recula donc sur la ligne de crête des Pyrénées, actuelle frontière franco-espagnole. Les différentes forteresses perdirent alors leur importance stratégique. Certaines conservèrent une petite garnison encore quelque temps, parfois jusqu'à la Révolution, mais elles tombèrent lentement dans l'oubli, devenant bien souvent des abris de bergers ou des repaires de brigands.
Autres « châteaux cathares »Modifier
Château d’ArquesChâteau de DurfortChâteaux de LastoursChâteau de MiglosChâteau de MiramontChâteau de MontségurChâteau de NiortChâteau de PadernChâteau de PieusseChâteau de PuivertChâteau de RoquefixadeChâteau de SaissacChâteau d'UssonChâteau de Villerouge-TermenèsChâteau d'Hautpoul
CarteModifier
Carte des châteaux cathares
Lastours
Cité de
Carcassonne
Puilaurens
Montségur
Puivert
Arques
Termes
Villerouge-
Termenès
Peyrepertuse
Quéribus
Aguilar
Toulouse
Carcassonne
Foix
Minerve
Narbonne
vers
Montpellier
vers
Perpignan
Méditerranée
Articles connexesModifier
Pays CathareCastrum médiévalCatharisme
BibliographieModifier
Roquefort de la montagne Noire (Pierre Clément, dir.) ; Nouvelles éditions Loubatières (2009)Gauthier Langlois et Charles Peytavie, « Châteaux en Pays cathare », Archéothéma, no 23, juillet-août 2012Les 36 cités et citadelles du Pays cathare, de Jean-Philippe Vidal, (ISBN 2-7191-0751-4)Zoé Oldenbourg, Le Bûcher de Montségur - 16 mars 1244, Paris, Galimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », 1959 (réimpr. 2003) (ISBN 2-07-032507-5)Henri-Paul Eydoux - Châteaux des pays de l'Aude - p. 169-253, dans Congrès archéologique de France. 131e session. Pays de l'Aude. 1973 - Société française d'archéologie - Paris - 1973
Liens externesModifier
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