Extrait
"Le capitaine Van Deyssel et Robinson jouaient tranquillement aux cartes pendant qu’au-dehors l’ouragan se déchaînait. On était au milieu du XVIIIe siècle, alors que beaucoup d’Européens – principalement des Anglais – allaient s’installer en Amérique pour faire fortune. Robinson avait laissé à York sa femme et ses deux enfants, pour explorer l’Amérique du Sud.
- Ne croyez-vous pas que cette tempête va beaucoup retarder notre arrivée au Chili ? demanda-t-il au capitaine en battant les cartes.
Le capitaine le regarda avec un petit sourire ironique en caressant son verre de genièvre, son alcool préféré.
- Voyez-vous, dit-il après avoir tiré une bouffée de sa pipe, l’avantage des tempêtes, c’est qu’elles vous libèrent de tout souci. Contre les éléments déchaînés, il n’y a rien à faire. Alors on ne fait rien. On s’en remet au destin."
Robinson Crusoé
Ainsi commence l’un des mythes les plus célèbres de la littérature, immortalisé par l’écrivain Daniel Defoe en 1719 : l’histoire de Robinson Crusoé, un marin anglais, seul survivant d’un équipage emporté par la tempête, qui fait naufrage sur une île déserte, au large des côtes américaines.
La suite, vous la connaissez : alors qu’il croit être seul sur l’îlot, dont il s’autoproclame Gouverneur, Robinson découvre l’existence d’un homme sauvage, et baptise l’inconnu du jour de leur rencontre : Vendredi.
Ce nom inspirera par deux fois l’écrivain français Michel Tournier, né en 1924, et décédé en 2016, à l’âge de 91 ans. Ses œuvres sont désormais réunies en Pléiade.
En 1967, il publie son premier roman, Vendredi ou les limbes du Pacifique, qui devient un best-seller. En 1971, il en donne une version pour enfants, intitulée Vendredi ou la vie sauvage.Ouvrons ce roman d’apprentissage, où s’affrontent deux visions du monde et leurs concepts opposés : la nature et la culture, le travail et le loisir, la discipline et la liberté... Quel parti choisirez-vous ? Comme Robinson Crusoé, nous ne sommes pas au bout de nos surprises...
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