
Quiconque maltraite psychologiquement son conjoint, se sert du chantage, méprise, humilie et réduit à néant une estime de soi exerce aussi une maltraitance indirecte mais atroce sur ses propres enfants. Ceux-ci, témoins constants d’une relation toxique, deviennent les premières victimes et les tristes dépositaires d’un héritage émotionnel marqué par des séquelles parfois irréversibles.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Forum Economique Mondial (FEM), les maladies mentales sont les premières causes d’incapacité de travail dans le monde. Une grande partie d’entre elles, aussi curieux que cela nous paraisse, trouve sa source dans les relations toxiques ou abusives et dans l’impact psychologique qu’elles laissent chez les personnes. Des indicateurs comme le stress post-traumatique, les dépressions, les troubles de l’anxiété, la douleur chronique, l’asthme ou même le diabète sont également des marques silencieuses mais persistantes de ce type de liens dysfonctionnels.
«Pendant l’enfance, il n’y a aucun besoin aussi fort que le besoin de protection des parents.»
-Sigmund Freud-
Les institutions sociales et sanitaires signalent aussi ce besoin «d’habiliter» les victimes de ce type d’abus psychologique ou physique dans le couple et non de les stigmatiser. Par «habiliter», on fait référence au fait de doter ces personnes, hommes ou femmes, de ressources adéquates et de stratégies d’affrontement pour se revalider psychologiquement et émotionnellement et ainsi être réintégrés normalement à leurs vies.
Bien, mais ce que l’on néglige, oublie ou met souvent de côté est la figure de ces enfants qui, dès leur plus jeune âge, sont les témoins de ces dynamiques nuisibles, de ces atmosphères si toxiques. Ces petit-e-s ont intériorisé silencieusement chaque atome, chaque geste, chaque son, chaque cri, chaque mot et chaque larme versée dans leurs esprits doux et innocents sans que l’on sache très bien l’impact que peut avoir le jour suivant sur leurs vies.
Car nous ne pouvons pas oublier que le cercle de la violence est comme un ouroboros qui mord constamment sa propre queue et qui perpétue encore et encore les mêmes faits, les mêmes dynamiques. Ces enfants qui sont aujourd’hui les témoins d’une relation toxique seront peut-être dès demain de nouvelles victimes ou de nouveaux bourreaux.
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