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BALLENCIAGA


Balenciaga, ensemble soir, robe et boléro, 1964 (vue de dos). © E. Emo et A. Llaurency / Galliera / Roger-Viollet l’œuvre au noir
Il y a 100 ans, Cristóbal Balenciaga ouvrait sa maison de mode. Inaugurant à Paris la série d’expositions organisées à cette occasion en 2017, le musée Galliéra se penche sur ses créations noires. Rencontre avec la commissaire de l’exposition, pour qui Balenciaga poursuivait sa propre idée de la beauté, façonnant des pièces qui ont traversé le temps, et révolutionné la conception du vêtement.
A partir du 8 mars, tous les regards de la mode parisienne se tourneront vers le créateur
Cristóbal Balenciaga (1865-1972), grâce au Palais Galliera (le Musée de la mode de la Ville de Paris)
et à son exposition hors les murs au Musée Bourdelle intitulée L’Œuvre au Noir.
Plus de 100 créations issues du fonds du Palais Galliera et des archives de la Maison Balenciaga sont présentées ici, ainsi que des esquisses de la main même du couturier et d’autres documents d’archives, que viennent compléter des chapeaux et des colliers iconiques.
Cette exposition inaugure la Saison Espagnole du Palais Galliera qui se poursuivra avec Habits aux couleurs de l’Espagne à la Maison Victor Hugo (21 juin - 24 septembre 2017) puis la rétrospective consacrée à Mariano Fortuny au Palais Galliera (7 octobre 2017 - 7 janvier 2018).
«L’Œuvre au Noir s’est inspirée d’une visite au Museo del Traje (Musée du costume) de Madrid d’Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, » explique Véronique Belloir, chargée du Département Haute Couture du Palais Galliera et commissaire de l’exposition. « Découvrant la richesse et la variété des costumes traditionnels, il a réalisé l’importance du noir dans les nombreuses expressions de la culture espagnole. De là, l’idée de présenter l’œuvre de Balenciaga à travers le prisme de la couleur noire s’est imposée naturellement.»
L’exposition pourrait même s’apparenter à une étude sur le noir. Comme l’explique un communiqué, «Le Noir inspirait Balenciaga. Son travail puisait ses racines dans le folklore et les traditions de son enfance espagnole. Le Noir emportait la préférence de ce couturier aux dons exceptionnels. Le Noir exerçait une influence monastique sur le maître, dont Dior disait que ‘Les vêtements étaient sa religion’.»
               
Retour sur le Noir
Le Noir de Balenciaga paraît tour à tour vibrant, opaque, transparent, mat ou brillant. « C’est en partie dû à son savoir-faire exceptionnel » rappelle Véronique Belloir.
«Pour cette exposition », ajoute-t-elle, «  nous avons 'ausculté' chaque vêtement avec une première d’atelier modéliste afin de mieux comprendre le travail de construction et l’attention portée à chaque pièce : coupe, repassage, montage, finitions, doublures. Revoir le travail de Balenciaga, sans être 'diverti' par la couleur, nous a permis de concentrer notre regard sur l’essentiel mais aussi d’entrer dans la subtilité des matières et de leur mise en ‘œuvre’».
«La maison Balenciaga nous a énormément aidés en nous ouvrant généreusement ses archives», poursuit Véronique Belloir. «Certaines pièces emblématiques ont été restaurées spécialement pour l’exposition. Telle la robe ‘cône’ en gazar, juste retenue par des bretelles brodées. Notre rôle est également de les préserver comme témoignage historique pour les générations futures.»
Cette histoire est mise en scène dans des vitrines conçues spécialement pour l’exposition par Olivier Saillard et juxtaposées aux sculptures du musée. Les proportions de certaines d’entre elles s’inspirent du dispositif imaginé par le photographe de mode et portraitiste Irving Penn pour réaliser nombre de ses clichés.
Étoile noire
Mais qu’est-ce qui distingue Balenciaga en tant que créateur selon Véronique Belloir ? « Gabrielle Chanel disait de lui : ‘Lui seul est capable de couper un tissu, de le monter, de le coudre à la main. Les autres ne sont que des dessinateurs.’ C’est à mon avis cette connaissance parfaite de la coupe et du métier de tailleur qui lui a permis de se concentrer sur la structure et les lignes d’un vêtement à un point extrême, comme un architecte. Ainsi, il pouvait déconstruire les formes et apporter par l’ajout de volumes très artificiels une nouvelle silhouette loin de tous les effets faciles et conventionnels pour rendre la morphologie féminine simplement ‘Jolie’ – il suivait son idée de la beauté.
Le vêtement de Balenciaga semble indépendant du corps qu’il habille, lui offre aisance et liberté de mouvement, et surtout un style inédit. Certaines pièces ont traversé le temps, et pourraient parfaitement être portées aujourd’hui, en particulier celles qui ont été créées en noir.»
Le Noir inspirait Balenciaga. Son travail puisait ses racines dans le folklore et les traditions de son enfance espagnole.
Qu’a-t-il apporté à la mode ? «Ses créations ne cherchent pas à flatter le corps, elles sont exigeantes. Il se dégage quelque chose d’à la fois austère et de pourtant majestueux. Lorsque l’on pose sur mannequin certaines robes, la silhouette se redessine, le tissu prend sa place, prend forme et donne d’emblée une ligne incomparable.»
«Consacrer des expositions à de grands créateurs tels que Madeleine Vionnet, Madame Grès, Chanel ou Balenciaga, permet de faire découvrir cela», souligne Véronique Belloir. «Elles mettent en lumière l’évolution de leur travail qui à leur époque a parfois fait scandale – à l’instar de Chanel avec la petite robe noire. Tous, dans des styles différents, avaient un univers très personnel et ont poussé leurs recherches toujours plus loin, jusqu’à aboutir à une simplification extrême des formes. Ils ont fait évoluer la conception même du vêtement. Notre rôle est de mettre en lumière ce travail et d’en transmettre la connaissance au public.»
Samedi 22 avril 2017 à 11h
Musées Bourdelle et Zadkine
18 rue Antoine Bourdelle
75015 PARIS

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