À découvrir sur France Culture : C’est un livre qui ne ressemble pas à d’autres livres de philosophie : d’abord, peut-être parce que son auteur, le journaliste américain Joshua Foer, ne revendique pas une méthode, une démarche proprement philosophique
https://www.franceculture.fr/emissions/deux-minutes-papillon/lart-et-la-science-de-se-souvenir-de-tout-de-joshua-foer-0....Pour les paniers percés.

"L'art et la science de se souvenir de tout" de Joshua Foer
14.03.2017
C’est un livre qui ne ressemble pas à d’autres livres de philosophie : d’abord, peut-être parce que son auteur, le journaliste américain Joshua Foer, ne revendique pas une méthode, une démarche proprement philosophique
L’art et la science de se souvenir de tout, tel est le titre de ce livre, qui, je le signale, a été un véritable best-seller aux Etats-Unis. Et pour le dire en une phrase : dans ce livre, Joshua Foer nous raconte comment s’il est mis en tête de devenir un « athlète mental », un crack de la mémoire, et de participer au Championnat de mémorisation aux Etats-Unis, et même, pourquoi pas de le gagner !
Alors bien sûr, je ne vous dévoilerai pas la fin de son récit, s’il a été champion ou pas, mais je m’arrêterai sur les grandes questions que soulève le projet de Joshua Foer : et d’abord avec son titre : le titre même, L’art et la science de se souvenir de tout, laisse entendre qu’il pourrait s’agir d’un manuel, de recettes et conseils pour exercer sa mémoire, d’un mode d’emploi, mais voilà : la mémoire doit-elle vraiment s’employer ? Et à quoi ? A quoi sert-elle ? Doit-elle d’ailleurs nous servir à quelque chose ?...
Du manuel, de la question de l’emploi de sa mémoire, on passe ainsi, au fur et à mesure de ce récit, à l’essence de la mémoire : quelle est-elle ? Est-elle un seul espace de stockage de souvenirs ? Fournit-elle de quoi créer autre chose que ce qu’elle a rangé ou de quoi répéter ce qu’elle contient déjà ? Et de quoi nos souvenirs sont-ils faits : de données, d’images, de chiffres, de lettres, de chambres à visiter tel un « palais ». Joshua Foer le demande lui-même, je cite : « un souvenir, c’est quoi au juste ? »
Et bizarrement, voici de quoi l’on prend conscience au fil de ces pages : on se rappelle de notre mémoire seulement quand elle nous fait défaut, pourquoi donc cet oubli de ce qui nous rappelle si souvent qui l’on est ?
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