On estime à 150.000 le nombre de personnes atteintes de la maladie de
Parkinson en France et à 14.000 le nombre de nouveaux diagnostiqués par
an. A Ydes (Cantal), une unité unique en France équipée de 12 lits
accueillera bientôt ses premiers patients.
Les premiers patients sont attendus à Ydes (Cantal) dans les semaines qui viennent. Mais, au sein de l’unité d’hébergement et de soins pour personnes atteintes de la maladie de Parkinson, tout est déjà prêt pour les accueillir. D’aucuns seraient même impatients de voir aboutir un projet initié par Roger Besse, l’ancien maire de la commune, en… 2003.
Un personnel spécialement formé
pour appréhender ParkinsonAu cours de sa longue histoire, le dossier a reçu le soutien de l’Europe, de l’État, de la Région, de la communauté médicale, de partenaires privés. Il a même été labellisé pôle d’excellence rurale en 2006. Aujourd’hui, faisant fi des nombreux obstacles administratifs qui ont freiné sa mise en service, chacun s’accorde à reconnaître l’exemplarité de cette unité. Le site est en effet considéré comme pilote en France, aucune structure n’offrant à la fois l’hébergement et les soins à des malades parkinsoniens.
Propriété de la commune d’Ydes, gérée par le centre hospitalier de Mauriac, l’unité Parkinson dispose de douze lits dont quatre lits dits temporaires qui permettront d’assurer une rééducation thérapeutique ou de proposer des séjours de répit destinés à soulager les familles. Les huit autres lits seront réservés à un hébergement de longue durée. « Ce seront des places de long séjour mais il est tout à fait possible que les patients restent quelques mois et repartent chez eux après », précise le professeur Franck Durif, neurologue au CHU de Clermont, coordinateur médical de l’unité. « Si l’on hospitalisait huit patients qui devaient rester jusqu’à la fin de leurs jours dans cette structure, cela bloquerait complètement son fonctionnement ».
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Car
l’idée est bien de faire vivre l’établissement. Son architecture y
contribuera, par les grands espaces de promenade qui y sont aménagés.
L’équipe médicale, par la diversité des disciplines représentées, créera
également un mouvement perpétuel. « Une infirmière sera disponible
24 heures sur 24 et une aide-soignante sera présente la journée »,
indique Laurent George, responsable du centre hospitalier de Mauriac.
« L’unité accueillera aussi un kinésithérapeute un jour sur deux, un
ergothérapeute deux fois par semaine, un orthophoniste et un psychologue
à raison de deux demi-journées par semaine. Tous ont été formés à la
prise en charge de la maladie de Parkinson. L’objectif est de proposer
un traitement personnalisé aux patients ».
Toute proche de la maison de retraite de la
Sumène, avec lequel elle partage certains services, l’unité Parkinson
sera sous la responsabilité du docteur Jean Ducros, chef du pôle
gériatrie du centre hospitalier de Mauriac. Mais le professeur Durif ou
l’un de ses confrères neurologues garderont le contact, soit sur place,
le mercredi, lors d’une réunion pluridisciplinaire, soit par
visioconférence grâce au pôle télémédecine aménagé à deux pas de
l’unité.Tous les acteurs ont désormais hâte d’entrer en action, d’autres projets étant déjà prêts à sortir des cartons. « On va essayer de mettre en place des protocoles d’éducation thérapeutique, comme ce qui se fait en court séjour à l’hôpital, annonce Franck Durif. A partir du moment où le patient sera acteur de son traitement, on peut considérer qu’il sera mieux soigné. Cela a été démontré dans des maladies comme le diabète, l’asthme, on commence à avoir une réflexion sur les maladies neurologiques ».
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